L’ACCUSATION LANCÉE CONTRE OSCAR IVÁN ZULUAGA EST UNE IMPOSTURE

Oscar Ivan Zuluaga a reçu l’ordre de comparaitre devant un juge pour se défendre d’un crime qu’il ne connait pas. Il ne sait pas de quoi il est accusé

L’accusation lancée contre Oscar Iván Zuluaga est une imposture

Oscar Ivan Zuluaga a reçu l’ordre de comparaitre devant un juge pour se défendre d’un crime qu’il ne  connait  pas. Il ne sait pas de quoi il est accusé

Fernando Londoño Hoyos
Fernando Londoño Hoyos

Par Fernando Londoño Hoyos

La Hora de la Verdad

Radio Red, Bogotá

http://www.lahoradelaverdad.com.co/editorial/la-acusacion-contra-zuluaga-es-una-patrana.html

22 janvier 2015

Chers auditeurs, chers compatriotes et chers amis à l’étranger qui nous font l’honneur de nous écouter: nous prononçons ces paroles le cœur lourd, rempli de douleur pour la Colombie. Je viens d’écouter Maître Jaime Granados, l’un des avocats les plus distingués de Colombie, un homme irréprochable et qui a mis au défi le directeur suppléant du parquet général  de porter plainte  s’il a dit quelque chose de faux dans sa défense de l’ancien ministre Oscar Iván Zuluaga, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2014 pour le parti Centre Démocratique.

Nous sommes, hélas, devant un nouveau maillon de la chaîne des atrocités commises par le système judiciaire colombien à l’encontre de citoyens innocents et d’hommes politiques qui exerçaient  la tâche la plus difficile et la plus critique dans une société: celle de faire de la politique avec honnêteté, avec un cœur pur et en pensant uniquement aux intérêts supérieurs du pays.

La persécution exercée en Colombie par le pouvoir judiciaire  à l’encontre de la classe politique  n’est pas un fait nouveau. Cela dure depuis des années. Nous l’avons dénoncée. Nous l’avons combattue.  Je suis en train d’écrire un livre sur le sujet mais il est paralysé car il y a toujours plus de nouveaux faits à prendre en considération. Je parle de ce que les érudits appellent «l’élément factuel de l’action ». Et il m’est impossible d’y mettre un  point final. C’est un livre où il faut  écrire une nouvelle page chaque jour.

Ce qu’on nomme la «para-politique» a connu des épisodes où la justice a passé, bien entendu, parce qu’il y avait des gens qui s’étaient malheureusement égarés et qui ont fait alliance avec des bandits pour se protéger des Farc. Les paramilitaires  étaient des adversaires de la guérilla des Farc.  Certains hommes politiques, pour éviter d’être piégés par les Farc, se sont associés à des groupes paramilitaires. Mais il y a eu d’autres hommes politiques qui n’ont jamais commis ce délit, qui n’ont jamais été en contact avec ces bandits. C’étaient des personnalités politiques propres, claires, dans l’exercice de leur activité. Et si elles ont reçu la plus haute distinction que le pouvoir législatif accorde aux hommes politiques, la présidence du Congrès colombien, ce n’est pas par pure coïncidence.

Oscar Iván Zuluaga
Oscar Iván Zuluaga

Pourtant, le pouvoir judiciaire  a brutalement persécuté et harcelé ces personnes, en faisant usage d’un instrument que le chef du parquet général lui-même a dénommé « le cartel des faux témoins ».  Les membres de ce cartel sont des délinquants qui, pour une poignée de pesos ou de  dollars, ont faussé leurs déclarations pour faire mettre en prison des Colombiens parfaitement innocents. Et les actions intentées par ces accusés pour se défendre ont  été impossibles, car dans nombre de ces cas le faux témoin, celui qui avait fait la fausse déclaration, s’évaporait dans la nature, empêchant  les avocats de la défense de le convoquer pour un contre-interrogatoire. C’est ce qu’a fait un de ces criminels, aujourd’hui réfugié au Canada, un pays ami de la Colombie qui, pourtant, a accordé l’asile politique à cette vermine.

Mario Uribe Escobar, pour citer le premier cas qui me vient à l’esprit en ce moment, a été poursuivi par un

Mario Uribe Escobar
Mario Uribe Escobar

individu qu’on n’a jamais pu contre-interroger car il a fui au Canada avec plus de vingt membres de sa famille. Là-bas ce faux témoin profite d’un exil doré grâce au fait qu’il a réussi à détruire la carrière et la vie de cet  homme politique honnête.

Mario Uribe Escobar n’est pas la seule victime de cette succession de jugements barbares où la Colombie a été précipitée droit dans l’abîme par la destruction de la plus grande puissance morale qui doit exister dans une république démocratique : le pouvoir judiciaire.

Miguel Pinedo Vidal, un autre homme politique important et irréprochable, a refusé de faire campagne dans le département du Magdalena pour ne pas avoir à croiser  des paramilitaires. Il a préféré se  recentrer dans sa ville natale de Santa Marta pour y obtenir un  vote d’opinion et être élu au Congrès. Cependant, il a été accusé de « para-politique » et il a été emprisonné. A part les cas de Mario Uribe Escobar et de Miguel Pinedo Vidal il y a aussi le cas de Carlos García Orjuela, qui a servi pendant de nombreuses années le Parti Libéral, puis le Parti du Centre Démocratique. Il a été accusé de façon infâme par des paramilitaires qui ont menti de la manière la plus abjecte. Il a finalement été acquitté, après avoir vécu des mois terribles d’emprisonnement. Ses électeurs, les gens du Tolima, savent bien que García Orjuela est un combattant politique, qui donne et reçoit des coups, mais de façon propre, claire, à la loyale. Il n’a jamais été un criminel et pourtant il a été accusé et persécuté et finalement acquitté.

Luis Alfredo Ramos, María Fernan Cabal et Francisco Santos (Foto Periodismo Sin Fronteras)
Álvaro Uribe Vélez, María Fernanda Cabal, Luis Alfredo Ramos, et Francisco Santos (Foto Periodismo Sin Fronteras)

Luis Alfredo Ramos Botero est une autre grande personnalité de la politique colombienne. Loin de toute manigance du clientélisme politique, il a, par contre, rendu de grands services à ses compatriotes. Il a été  le meilleur maire de la ville de Medellin, le meilleur gouverneur du département d’Antioquia et aussi un grand président du Congrès colombien. Une grande partie de la réussite du gouvernement de l’ancien président Álvaro Uribe Vélez on la doit à Luis Alfredo Ramos. Pourtant, il est actuellement en prison suite à de fausses déclarations de ces fameux faux témoins et aussi par la volonté de nuire de la part du pouvoir judiciaire.

Luis Humberto Gomez Gallo, quand à lui,  n’a pas résisté aux nombreux affronts et il est mort d’un infarctus. Gómez Gallo n’était pas un homme particulièrement important dans les sphères de la haute politique. C’était un combattant, un soldat de la politique, qui utilisait toujours des moyens légaux. Il n’a jamais eu d’accointances  avec des paramilitaires. Condamné, il est mort après avoir subi toute sorte d’injures.

Deux parlementaires femmes ont été présidentes du Congrès colombien et elles ont été également persécutées: Nancy Patricia Gutierrez et Dilia Francisca Toro.  Nancy Patricia Gutierrez est libre à présent, mais elle a beaucoup souffert des attaques lancées par de faux témoins. Je ne connais pas les détails  du procès de Dilia Francisca Toro. Ce qui est sûr c’est que si elle est acquittée ses électeurs du département du Valle del Cauca vont l’élire gouverneur, sans aucun doute. Enrique Javier Cáceres Leal a été également président du Congrès colombien. Il a été harcelé dans des conditions que je ne peux pas décrire car je ne connais pas les détails de son dossier, mais cette liste de parlementaires persécutés, messieurs, est effrayante.

En dehors des présidents du Congrès colombien, d’autres personnalités éminentes de la vie nationale ont aussi été harcelées et persécutées. Par exemple, il y a à présent les personnes accusées d’avoir réalisé ou ordonné des écoutes téléphoniques illégales. En réalité, rien n’a été prouvé.  Bernardo Moreno et Maria del Pilar Hurtado sont les deux principales victimes de cette cabale. Car il y a des gens qui disent que oui, qu’il y a eu des « écoutes téléphoniques ». Mais ces écoutes téléphoniques illégales devraient être prouvées. La justice devrait prouver la matérialité d’un tel délit. Mais elle ne l’a pas fait.  La situation est ubuesque. C’est comme si un témoin disait qu’il y a quelque part un faux document, mais ce document n’apparait nulle part, il n’est répertorié nulle part, il n’a jamais été vu. Un faux document a un substrat corporel. C’est valable aussi pour une écoute téléphonique illégale.

Aujourd’hui, cette campagne de harcèlement ne vise rien de moins qu’Oscar Ivan Zuluaga, un leader du parti Centre Démocratique, un homme qui a obtenu sept millions de votes à l’élection présidentielle de 2014 et qui, en fait, a gagné proprement cette élection. Toutefois, il a été dépouillé de la présidence de la République par des ruses de la Registraduria nationale de l’État Civil. Son fils David est l’une des personnalités les plus prometteuses de la nouvelle génération colombienne. Il fait actuellement un doctorat à Princeton, aux États-Unis. Une autre personnalité harcelée par le pouvoir judiciaire, l’avocat Luis Alfonso Hoyos, un homme d’une grande probité, était l’ancien directeur spirituel de la campagne d’Oscar Ivan Zuluaga, pour ne pas dire qu’il était le gestionnaire et le directeur de cette campagne.

Luis Alfonso Hoyos
Luis Alfonso Hoyos

Luis Alfonso Hoyos a servi le pays pendant les deux gouvernements d’Alvaro Uribe Velez. Il a été l’ambassadeur de Colombie auprès de l’Organisation des Etats Américains (OEA), jusqu’en 2011 (1). Les municipalités qu’il a visitées, les territoires paysans qu’il a parcourus en encourageant  tout le monde, en distribuant le peu qu’il y avait à distribuer  à l’époque, mais en donnant toujours un mot d’encouragement, tout cela avait transformé la vie nationale. Maintenant, Luis Alfonso Hoyos est un fugitif. Et il est de ceux qui se demandent, comme tous les autres qui ont été persécutés : qu’est ce que nous avons fait, de quoi nous accuse-t-on,  pourquoi sommes-nous là,  qui sont ceux qui nous dénigrent, pourquoi disent-ils ce qu’ils disent  si nous sommes innocents et s’il y a des centaines de milliers de Colombiens qui connaissent la loyauté de notre comportement.

Oscar Ivan Zuluaga a reçu l’ordre de comparaitre devant un juge pour se défendre d’un crime qu’il ne  connait  pas. Il ne sait pas de quoi il est accusé. Il a été dénoncé par un individu qui a été écroué et torturé par les services du Fiscal général. Après quoi,  il a produit une « confession » qui selon le Fiscal général doit rester secrète  « pour des raisons de sécurité nationale ». Ce pauvre type,  qui n’a même pas passé son baccalauréat, avait été contacté pour travailler sur les réseaux sociaux en faveur de la campagne d’Oscar Ivan Zuluaga car il prétendait être expert en informatique. En réalité, il était uniquement un technicien. Maintenant, il est montré par la Fiscalía comme un « danger pour la sécurité nationale » colombienne.

Non, messieurs, ceci n’est pas une plaisanterie. C’est le résultat de la volonté du pouvoir judiciaire de garder secret le contenu de l’acte d’accusation contre Oscar Ivan Zuluaga. Parce qu’il doit être harcelé, parce qu’il doit être détruit. Parce qu’il faut  salir son image pour des raisons politiques par le biais d’un procès secret, d’un vil procès. La finalité du droit pénal, de Beccaria à nos jours, est bien différente. Le marquis de Beccaria a été le premier à combattre les procès pénaux qui étaient tranchés dans le secret, comme les lettres de cachet édictées par les monarques de France. A l’époque, la personne accusée ne savait pas pourquoi elle était jetée en prison  à vie. C’est ce qui a commencé à changer avec le marquis de Beccaria. Grâce à cela le droit pénal moderne recherche toujours la clarté et la publicité de l’accusation : la société offensée signale au délinquant de quoi elle l’accuse et lui accorde les moyens de se défendre.

Oscar Ivan Zuluaga ne sait pas de quoi il est accusé. David Zuluaga encore moins. Luis Alfonso Hoyos non plus. Il n’a aucune idée de ce qu’on lui reproche.

Alors, où en sommes-nous? Nous sommes dans un pays où les libertés démocratiques sont piétinées et où les hommes les plus éminents de la République sont poussés à l’échafaud du déshonneur et, pour finir, de la prison. Un pays qui fonctionne ainsi ne mérite pas d’autre destinée que le sort tragique que vit aujourd’hui la Colombie.

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(1).- Le 22 juillet 2010, Luis Alfonso Hoyos avait signalé, en session extraordinaire du Conseil permanent de l’OEA,  l’appui politique et matériel que la dictature d’Hugo Chavez prêtait aux FARC. Il a montré des photographies, des cartes, des vidéos et des coordonnées de géolocalisation des campements des FARC et de l’ELN au Venezuela. Il a révélé que le Venezuela cachait environ 1500 guérilleros des FARC sur son territoire et il a demandé de les expulser. La réponse d’Hugo Chavez fut de rompre les relations diplomatiques avec la Colombie.

Voir http://www.eltiempo.com/archivo/documento/CMS-7820314

Et

http://www.semana.com/nacion/articulo/colombia-pide-conformar-comision-verifique-denuncias-sobre-presencia-guerrillera-venezuela/119600-3

Note du traducteur.

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